Le modèle d’hébergement SaaS a depuis quelques années le vent en poupe. A tel point que certains éditeurs majeurs du secteur des centres de contacts ont récemment annoncé arrêter le on-premise pour ne conserver que le SaaS. Les raisons évoquées par les DSI sont nombreuses : simplicité d’utilisation, moins de ressources humaines nécessaires, accès depuis un navigateur web…
Pourtant, le on-premise reste une alternative qui présente de nombreux avantages. La comparaison entre ces deux modèles n’est pas simple, cet article peut vous aider à les départager.
SaaS, On-premise : de quoi on parle ?
Il s’agit de deux modèles d’hébergement de solutions logicielles.
SaaS signifie “Software As A Service”. C’est un mode d’hébergement externalisé dans un cloud et géré par un tiers (éditeur ou hébergeur infogérant). L’accès au logiciel se fait par une adresse web, depuis un navigateur, donc depuis n’importe où, dans la mesure où l’utilisateur dispose d’une connexion internet.
L’accès au service est matérialisé par un abonnement, souvent par utilisateur, qui englobe à la fois l’accès à la solution mais aussi son hébergement, sa maintenance et les mises à jour.
On-premise signifie littéralement « sur-site ». C’est un mode d’hébergement local, dans vos propres infrastructures. Vous achetez les licences et gérez donc l’hébergement et le maintien en conditions opérationnelles de l’infrastructure. Un abonnement annuel vous permet de profiter des services de support logiciel, de maintenance corrective et évolutive (souvent sur option).
Dans ce dernier mode, vous êtes donc propriétaire de la solution et vous pouvez la garder ad vitam aeternam.
SaaS : avantages et inconvénients
Les avantages :
- Une utilisation simplifiée, grâce à un accès via un simple navigateur internet et ce sans forcément disposer d’un matériel dernier cri et surpuissant
- Un stockage en ligne, indépendant du matériel utilisé
- Un logiciel mis à jour en permanence et de manière transparente, sans action nécessaire de votre part
- Une mise en œuvre plus rapide, car pas d’actions « techniques » à opérer de votre côté
- Un coût initial moins important lié à l’abonnement mensuel et imputé sur un budget d’exploitation (également appelé OPEX)
Les inconvénients :
- Un coût final élevé : selon les modèles, le coût d’un logiciel SaaS dépasse celui d’un mode on-premise au bout de 36 mois. À partir des mois suivants, vous êtes « déficitaire » par rapport à une acquisition (hors coûts annexes : hébergement, masse salariale, …)
- Vous louez le logiciel : il ne vous appartient pas et vous êtes donc dépendant de l’éditeur
- Vous ne maitrisez pas l’hébergement et la sécurité des données, puisque cela incombe à l’éditeur. Quid du Patriot Act ou du Cloud Act, de la réplication des données sur des serveurs à l’étranger, et de votre propre obligation de conformité au RGPD
- Des surcoûts d’hébergement pour certains types de données (données de santé, données de sécurité…)
- Moins de liberté dans la personnalisation de la solution.
- Les coûts souvent élevés de récupération des données en fin de contrat.
On-premise : avantages et inconvénients
Les avantages :
- Une acquisition « one shot », qui nécessite un investissement initial plus lourd, mais est amorti en quelques années et imputé sur un budget d’investissement (également appelé CAPEX). Seul un coût annuel d’accès au support/à la maintenance est à prévoir.
- La propriété de la solution : même en cas d’arrêt du contrat de support ou de maintenance, vous pouvez continuer à utiliser la solution.
- Une maîtrise complète de l’infrastructure. Les solutions on-premise étant de plus en plus équipées d’accès distants, cela offre une grande souplesse d’utilisation.
- Une maîtrise complète des données, de leur sécurisation et de leur confidentialité.
- Un fonctionnement sur le réseau privé, sans obligation de transiter par le net.
Les inconvénients :
- L’acquisition des infrastructures pour héberger la solution.
- La nécessité de disposer des équipes techniques pour gérer et maintenir ces infrastructures.
- Des mises à jour parfois payantes (selon le type de contrat de maintenance) qui nécessitent une intervention planifiée.
SaaS ou On-premise : et si une troisième voie était possible ?
Finalement, il n’y a pas de bon ou de mauvais choix entre le SaaS et le On-premise. Cette décision va surtout dépendre de plusieurs facteurs, énoncés au fil de l’eau dans les deux parties précédentes de l’article :
- Devez-vous, pour des raisons légales ou organisationnelles, stocker vos données dans votre réseau interne ?
- Avez-vous les infrastructures nécessaires pour installer une solution dans votre réseau ?
- Disposez-vous des équipes pour gérer et administrer la solution ?
- Disposez-vous d’un budget d’investissement ou d’exploitation ?
- Avez-vous besoin de pouvoir personnaliser fortement l’application ?
En fonction de ces sujets, vous pourrez alors trancher sur le mode d’hébergement adéquat.
Il existe par ailleurs des alternatives, entre le SaaS et le On-premise, permettant de disposer d’un petit peu des deux modes : le mode hybride.
Cette troisième alternative consiste en un hébergement sur un serveur tiers, infogéré par votre organisation, ce qui vous permet de conserver les avantages de maîtrise des données, de leur sécurité. Les services de mise à jour et de maintenance sont quant à eux délégués à l’éditeur.Il est encore également possible de déployer une partie de l’application pour une utilisation en mode on-premise tout en permettant certains services en SaaS, on parle alors d’une solution hybride. Mais cela fera l’objet d’un prochain article !